Père Jean-Claude Colin

C’était un garçon tranquille d’un minuscule hameau de Barbery, situé au bord d’une forêt dans la région du Beaujolais, dans le centre de la France, alors que la Révolution française faisait rage. À l’âge de cinq ans, il est orphelin, non pas à cause de la violence, mais à cause de la maladie et de la mort prématurée de ses parents. Élevé par son oncle, il mène une vie simple à St Bonnet le Troncy: il sert la messe dans l’église paroissiale, s’occupe des vaches dans les champs et ne s’éloigne jamais de la paisible forêt de Barbery.

À l’âge de quatorze ans, Jean-Claude entre au petit séminaire de St. Jodard.
Il s’agit d’une école secondaire pour les garçons qui se préparent à la prêtrise, dans l’espoir de passer une vie de prière tranquille dans un ministère sans histoire. En dépit de quelques problèmes de santé, Jean-Claude a suivi ses études sans difficulté et s’est classé parmi les meilleurs élèves. A la fin de l’été 1813, Jean-Claude part au grand séminaire St Irénée de Lyon pour les dernières années de préparation au sacerdoce.

Au séminaire, il rencontre Jean-Claude Courveille, un camarade qui lui fait part d’une rencontre étonnante avec la Sainte Vierge. Marie lui a parlé au sanctuaire de la cathédrale du Puy et lui a exprimé son désir d’une congrégation religieuse portant son nom : Mariste. Avec une dizaine d’autres jeunes hommes, il est attiré par ce projet de Société : un arbre à plusieurs branches, mêlant prêtres, sœurs, frères et laïcs.

Le 23 juillet, au lendemain de l’ordination sacerdotale de certains d’entre eux, les douze aspirants maristes gravissent la colline de Fourvière, qui domine Lyon, jusqu’à l’ancien sanctuaire de Notre-Dame. Là, le groupe s’engage solennellement à fonder la Société de Marie.

Peu de temps après son ordination, Jean-Claude Colin est envoyé dans le village de Cerdon pour rejoindre son frère aîné, le père Pierre Colin qui en est le curé. Au fil des mois il réfléchit de plus en plus au projet mariste et ébauche des règles de vie pour la Société de Marie. Les frères Colin sont rejoints à Cerdon par deux jeunes femmes dont Jeanne-Marie Chavoin, la fondatrice de la branche des Soeurs du projet mariste. Dans le même temps, le Père Marcellin Champagnat était occupé à l’établissement des Frères dans sa première paroisse de La Valla .

Partageant le rêve mariste avec son évêque, Colin se heurte au scepticisme. Le 29 Octobre 1824 les frères Colin sont rejoints par un autre des douze de Fourvière, le père Etienne Declas pour former la première communauté. Ensemble, ils se déplacent dans les communautés rurales du Bugey qui n’avaient plus de prêtres depuis la Révolution française. Leur mission est de restaurer la foi et l’espérance et d’apporter la miséricorde de Dieu à un peuple délaissé. En 1825, les Maristes déménagent à Belley pour soutenir le petit séminaire de la ville, où le père Colin est nommé supérieur quatre ans plus tard. En 1833, il se rend à Rome pour plaider en faveur de l’approbation du projet mariste.

Le pape Grégoire XVI cherchait des missionnaires pour le Pacifique sud-ouest - et les Maristes ont acceptent cette responsabilité. C’est l’occasion pour la Société de Marie d’être officiellement approuvée. Les premières professions des prêtres et des frères ont lieu, sur la base des trois vœux de pauvreté, chasteté et obéissance. Le père Colin accepte de devenir le premier supérieur général. Le premier groupe de missionnaires quitte le port français du Havre la veille de Noël pour l’Océanie.

Le père Colin prend sa retraite comme supérieur général à La Neylière près de Lyon pour travailler à parfaire la règle mariste et les Constitutions. Il s’efforce pendant de nombreuses années d’achever les Constitutions qui seront finalement approuvées par le chapitre général de 1872.

Jean-Claude Colin décède à La Neylière le 15 novembre 1875 à l’âge de 85 ans. Son héritage a inspiré de nombreuses générations de Maristes, y compris aujourd’hui. Les Maristes continuent de faire l’œuvre de Marie et d’être sa présence dans le monde : simplement, généreusement et dans un esprit de douceur.